Le Monde de Grom
mardi, février 10, 2004
 

Les industriels américains plaident pour les délocalisations


http://www.01net.com/article/232023.html

Le monde économique s'égare. L'explosion de la bulle internet il y a quelques années après son ascension vertigineuse a bien montré l'incapacité de ce monde économique dans son ensemble (entreprises, médias) à savoir appréhender l'avenir correctement. A l'époque, il n'était pas possible de s'opposer sans paraître un original, un frileux ou un rabajoie à l'euphorie ambiante. A mes yeux, cette hystérie collective discrédite la capacité de vision du monde économique sur les grandes orientation à venir. Lorsque de grandes entreprises s'expriment, elles ne parlent de rien d'autre que de l'avenir de leurs compte en banque et non du bien commun comme certains le croient.

D'autre part, le capitalisme économique est basé sur la libre entreprise et la recherche du profit maximum. Petit à petit, l'argent devient la valeur de référence, remplaçant les principales valeurs de nos sociétés dites occidentales. Pourtant ces valeurs régulent nos vies en commun sur une même planète. L'argent n'est pas une valeur, c'est un outil économique, un outil qui facilite le commerce et remplace avantageusement le troc. Quid des valeurs humaines ? Reléguées au second rang, l'important c'est de faire du business !

Dans un contexte de mondialisation de plus en plus accrue, les multi-nationales connaissent bien ce leitmotiv qui est le leur et qui devient leur raison d'être: toujours gagner plus d'argent pour survivre face à la concurrence mondiale. Concurrence qu'elles souhaitent car elle ouvre de plus grands débouchés donc plus d'argent facilement gagné. Mais cette concurrence a aussi comme contre-partie de rendre ces entreprises plus fragiles. Ce sont des géants aux pieds d'argile et plus le marché est vaste plus les risques de retournement du marché sont grand, un dysfonctionnement de l'entreprise pourra prendre une ampleur telle que l'entreprise pourrait disparaitre rapidement devant les frais induits.

De plus, ces méga-entreprises qui souhaitent l'ouverture des marchés étrangers ne sont pas crédibles: elles souhaitent cette ouverture car elles savent que leur puissance annihilera toute concurrence de petite ou moyenne taille dans ces nouveaux marchés. Elle préconisent le libéralisme, c'est à dire la liberté des marchés vis à vis des contraintes étatiques parce qu'elles savent que cette liberté les avantages du fait de leur taille. Ainsi, l'ouverture à ces entreprises d'un nouveau marché voit se créer temporairement une certaine concurrence, qui au fil du temps disparaitra, soit par étouffement, soit par rachats successifs qui ont de fortes chances de s'achever par le rachat par une grande multi-nationale. Peut être qu'un concurrent crédible aura la possibilité d'émerger, peut être, peut être pas. De toute façon, ces multi-nationales déforment la concurrence de part leur taille, leur pouvoir économique et financier.

Mais quid des hommes dans tout cela ? Ils ne comptent pas autant que l'argent, ce sont bien sûr des ressources et des consommateurs mais ils arrivent après les profits car sans les profits, c'est la mort de l'entreprise. Quid des droits de l'homme ? Une manière d'apaiser les tentions sociales, ce qui facilite le commerce. Quid de l'humanité dans son ensemble ? Mystère.

L'économie moderne court à sa perte, le libéralisme économique se pert dans son dogmatisme du profit perpétuellement augmenté. Cette voie n'a aucun avenir car dans une telle économie le fossé entre riches et pauvre ne cessera jamais de s'augmenter, car la morale, la société, les valeurs humanistes, la santé, l'écologie sont secondaires par rapport à l'argent.

Il est temps de dire non, des alternatives économiques qui respectent et prennent en compte l'Homme et la Planête existent mais elles ont le suprême défaut de placer des valeurs au dessus de l'argent ! Espérons qu'il restent assez de personnes pour penser que gagner de l'argent n'est pas l'ultime objectif de l'humanité.


Extraits:
- "Huit patrons de grandes entreprises high-tech américaines (Intel, Dell, IBM, Hewlett-Packard, Motorola, Unisys, NCR et EMC) mettent en garde leur gouvernement contre toute mesure qui tendrait à restreindre leur liberté de délocaliser. Au nom du maintien de leur compétitivité, ces lobbyistes de premier ordre, soutenus par la quasi-totalité de l'industrie high-tech, sont réunis au sein d'un groupement baptisé Computer Systems Policy Project (CSPP)."

- "IBM envisage par exemple le déplacement d'au moins 3 000 postes en Inde et en Chine afin d'économiser plus de 68 millions de dollars par an."

- "« La plupart des richesses créées à l'étranger reviennent en Amérique sous la forme d'emplois et d'augmentations de salaires, d'investissements en R&D, de bénéfices pour les actionnaires et d'impôts sur les bénéfices de l'économie américaine », soutient le rapport du CSPP."

- "Cette position est toutefois difficile à admettre par les ingénieurs américains, qui ont vu disparaître quelque 540 000 emplois high-tech l'an passé, auxquels devraient s'ajouter cette année 234 000 suppressions de postes supplémentaires, selon l'AeA, l'association américaine de l'électronique. Les délocalisations ont, en effet, pris une ampleur telle aux Etats-Unis qu'elles sont devenues très impopulaires."

- "Nous ne sommes pourtant apparemment qu'au début d'un long processus : d'ici 2015, ce sont en effet 3,3 millions d'emplois qui pourraient être délocalisés, dont une majorité seront des postes d'ingénieurs et de scientifiques de haut niveau."

lundi, février 09, 2004
 

LeMondeDeGrom est de retour


Après plusieurs mois passés à vaquer à d'autres occupations, LeMondeDeGrom est de retour.

L'urgence est toujours là et les élections régionales à venir semblent bien mal parties. Les réactions à la condamnation de Juppé montre le vrai visage d'une droite devenue folle, et la gauche est quasi-inexistante. LeMondeDeGrom aura du boulot dans les mois à venir...


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