Le Monde de Grom
mardi, février 10, 2004
 

Les industriels américains plaident pour les délocalisations


http://www.01net.com/article/232023.html

Le monde économique s'égare. L'explosion de la bulle internet il y a quelques années après son ascension vertigineuse a bien montré l'incapacité de ce monde économique dans son ensemble (entreprises, médias) à savoir appréhender l'avenir correctement. A l'époque, il n'était pas possible de s'opposer sans paraître un original, un frileux ou un rabajoie à l'euphorie ambiante. A mes yeux, cette hystérie collective discrédite la capacité de vision du monde économique sur les grandes orientation à venir. Lorsque de grandes entreprises s'expriment, elles ne parlent de rien d'autre que de l'avenir de leurs compte en banque et non du bien commun comme certains le croient.

D'autre part, le capitalisme économique est basé sur la libre entreprise et la recherche du profit maximum. Petit à petit, l'argent devient la valeur de référence, remplaçant les principales valeurs de nos sociétés dites occidentales. Pourtant ces valeurs régulent nos vies en commun sur une même planète. L'argent n'est pas une valeur, c'est un outil économique, un outil qui facilite le commerce et remplace avantageusement le troc. Quid des valeurs humaines ? Reléguées au second rang, l'important c'est de faire du business !

Dans un contexte de mondialisation de plus en plus accrue, les multi-nationales connaissent bien ce leitmotiv qui est le leur et qui devient leur raison d'être: toujours gagner plus d'argent pour survivre face à la concurrence mondiale. Concurrence qu'elles souhaitent car elle ouvre de plus grands débouchés donc plus d'argent facilement gagné. Mais cette concurrence a aussi comme contre-partie de rendre ces entreprises plus fragiles. Ce sont des géants aux pieds d'argile et plus le marché est vaste plus les risques de retournement du marché sont grand, un dysfonctionnement de l'entreprise pourra prendre une ampleur telle que l'entreprise pourrait disparaitre rapidement devant les frais induits.

De plus, ces méga-entreprises qui souhaitent l'ouverture des marchés étrangers ne sont pas crédibles: elles souhaitent cette ouverture car elles savent que leur puissance annihilera toute concurrence de petite ou moyenne taille dans ces nouveaux marchés. Elle préconisent le libéralisme, c'est à dire la liberté des marchés vis à vis des contraintes étatiques parce qu'elles savent que cette liberté les avantages du fait de leur taille. Ainsi, l'ouverture à ces entreprises d'un nouveau marché voit se créer temporairement une certaine concurrence, qui au fil du temps disparaitra, soit par étouffement, soit par rachats successifs qui ont de fortes chances de s'achever par le rachat par une grande multi-nationale. Peut être qu'un concurrent crédible aura la possibilité d'émerger, peut être, peut être pas. De toute façon, ces multi-nationales déforment la concurrence de part leur taille, leur pouvoir économique et financier.

Mais quid des hommes dans tout cela ? Ils ne comptent pas autant que l'argent, ce sont bien sûr des ressources et des consommateurs mais ils arrivent après les profits car sans les profits, c'est la mort de l'entreprise. Quid des droits de l'homme ? Une manière d'apaiser les tentions sociales, ce qui facilite le commerce. Quid de l'humanité dans son ensemble ? Mystère.

L'économie moderne court à sa perte, le libéralisme économique se pert dans son dogmatisme du profit perpétuellement augmenté. Cette voie n'a aucun avenir car dans une telle économie le fossé entre riches et pauvre ne cessera jamais de s'augmenter, car la morale, la société, les valeurs humanistes, la santé, l'écologie sont secondaires par rapport à l'argent.

Il est temps de dire non, des alternatives économiques qui respectent et prennent en compte l'Homme et la Planête existent mais elles ont le suprême défaut de placer des valeurs au dessus de l'argent ! Espérons qu'il restent assez de personnes pour penser que gagner de l'argent n'est pas l'ultime objectif de l'humanité.


Extraits:
- "Huit patrons de grandes entreprises high-tech américaines (Intel, Dell, IBM, Hewlett-Packard, Motorola, Unisys, NCR et EMC) mettent en garde leur gouvernement contre toute mesure qui tendrait à restreindre leur liberté de délocaliser. Au nom du maintien de leur compétitivité, ces lobbyistes de premier ordre, soutenus par la quasi-totalité de l'industrie high-tech, sont réunis au sein d'un groupement baptisé Computer Systems Policy Project (CSPP)."

- "IBM envisage par exemple le déplacement d'au moins 3 000 postes en Inde et en Chine afin d'économiser plus de 68 millions de dollars par an."

- "« La plupart des richesses créées à l'étranger reviennent en Amérique sous la forme d'emplois et d'augmentations de salaires, d'investissements en R&D, de bénéfices pour les actionnaires et d'impôts sur les bénéfices de l'économie américaine », soutient le rapport du CSPP."

- "Cette position est toutefois difficile à admettre par les ingénieurs américains, qui ont vu disparaître quelque 540 000 emplois high-tech l'an passé, auxquels devraient s'ajouter cette année 234 000 suppressions de postes supplémentaires, selon l'AeA, l'association américaine de l'électronique. Les délocalisations ont, en effet, pris une ampleur telle aux Etats-Unis qu'elles sont devenues très impopulaires."

- "Nous ne sommes pourtant apparemment qu'au début d'un long processus : d'ici 2015, ce sont en effet 3,3 millions d'emplois qui pourraient être délocalisés, dont une majorité seront des postes d'ingénieurs et de scientifiques de haut niveau."

lundi, février 09, 2004
 

LeMondeDeGrom est de retour


Après plusieurs mois passés à vaquer à d'autres occupations, LeMondeDeGrom est de retour.

L'urgence est toujours là et les élections régionales à venir semblent bien mal parties. Les réactions à la condamnation de Juppé montre le vrai visage d'une droite devenue folle, et la gauche est quasi-inexistante. LeMondeDeGrom aura du boulot dans les mois à venir...

jeudi, octobre 09, 2003
 

Tchétchénie : une élection sans surprise et sans espoir


Grom: au début, je pensais que la Tchétchénie était un problème pour Poutine qui s'embourbait dans une guerre terrible et la révélation des exactions des militaires russes me semblaient aboutir, à terme, à un rejet de Poutine au niveau national et international.

Que nenni, en fait c'est bien pratique d'avoir un problème permanent, comme la Tchétchénie, à résoudre car, d'après Moscou, les Tchétchènes sont des terroristes et du coup, tous les moyens sont bons pour combattre ce mal suprème (et bien des problèmes viennent de là d'ailleurs). Mais en fait ce terrorisme n'existe que depuis l'occupation russe, la répression sanguinaire de l'armée russe et l'abandon de toute solution politique. D'ailleurs cette armée russe opère sur son sol car la Tchétchénie fait partie de la Russie. Il s'agit donc d'une guerre interne d'extermination (la moitié de la population Tchétchène a été tuée) d'une partie de la population russe par sa propre armée.

D'autre part, les Russes, désapointés par un monde (devenu capitalisme) où le maître mot est la transparence (qualité indéniable du capitalisme d'ailleurs) se retrouvent perturbés de découvrir un pays dont ils apprennent continuellement tous les maux, pays devenu, soit disant, à la traîne du reste du monde, alors qu'avant, au temps du communisme (l'information n'était que propagande) le pays était le plus grand, le plus fort, le plus beau: il n'y avait pas tous ces problème. Cette nostalgie paradoxale permet à Poutine de museler les médias en Russie comme cela a été montré il y a peu et de devenir de plus en plus puissant.


http://www.courrierinternational.com/dessin/2003/10/03.asp



03-10-2003
Tchétchénie : une élection sans surprise et sans espoir

Les Tchétchènes éliront dimanche un président dont le nom est d'ores et déjà connu : il s'agit d'Akhmad Kadyrov, qui est déjà le chef de l'administration tchétchène, installé par Moscou. Les candidats qui auraient pu sérieusement concurrencer l'homme de Poutine ont été mis hors jeu par différents moyens. L'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour un scrutin démocratique, a décidé de ne pas envoyer d'observateurs dans les bureaux de vote.

Dessin de Hachfeld (Allemagne)
paru dans Neues Deutschland (Berlin).

 

Italie : en panne d'explication ?


http://www.courrierinternational.com/dessin/2003/10/01.asp



01-10-2003
Italie : en panne d'explication ?

La coupure de courant qui a plongé presque toute l'Italie dans le noir le dimanche 28 septembre a vraisemblablement été causée par un accident en Suisse, avec la chute d'un arbre sur une ligne à haute tension desservant la Botte. Un sondage réalisé par HDC Datamedia, publié lundi, montre toutefois que 31,3 % seulement des Italiens croient à la version officielle d'un accident provoqué par un orage dans la Confédération helvétique ; 46,2 % pensent qu'il s'agit d'un attentat.

Dessin de Patrick Chappatte (Suisse)
paru dans Le Temps (Genève).

 

L'armée américaine recrute


Grom: l'armée américaine, l'avenir de la jeunesse ?

http://www.courrierinternational.com/Dessin/2003/09/30.asp


"Mais je suis dans l'Armée du Salut ! - Ça ira." Sur le panneau : Effectif insuffisant. "Pas d'envoi de troupes", dit l'ONU.

30-09-2003
L'armée américaine recrute

L'armée américaine se prépare à une longue mobilisation en Irak, d'autant plus longue que les contributions militaires venant de l'étranger restent à ce jour hypothétiques. Alors que la durée de mobilisation des militaires de carrière, comme des réservistes, a été allongée à un an, Washington cherche à étoffer les rangs militaires. Une tâche pas forcément si ardue : la raréfaction des emplois et l'augmentation des frais de scolarité à l'université font que de nombreux jeunes se tournent actuellement vers l'armée.


Dessin de Mike Keefe (Etats-Unis)
paru dans The Denver Post.

 

Paris mène la fronde contre Washington


Grom: A mort Bush, vive l'amérique ? Je n'irais dans aucune des deux voies mais dans une voie médiane: l'amérique a un certain nombre de valeurs exemplaires auquelles nous ne pouvons qu'adhérer mais aussi un certains nombre d'habitudes ou de pratiques inexcusables qui contredisent ses valeurs. L'émission qui a été diffusé hier soir sur Arte sur la CIA en est un exemple parfait.

http://www.courrierinternational.com/actual/hebdo.asp

FRANCE-AMERIQUE
Paris mène la fronde contre Washington
Comment en est-on arrivé là ? se demande l’hebdomadaire Newsweek, qui apporte un éclairage historique sur les relations entre les deux pays.

La guerre en Irak a donné à la France l’occasion de devenir la voix de l’opposition aux Etats-Unis. Et pourtant "jamais dans l’Histoire la France n’a fait la guerre aux Etats-Unis. De leur côté les Américains n’ont jamais cherché querelle aux Français", rappelle l’hebdomadaire, pour qui c’est l’Angleterre qui a toujours été la grande ennemie de la France, l’hostilité entre les deux pays ayant des racines extrêmement profondes. "Les Etats-Unis ont vu le jour en même temps que la France républicaine, à la fin du XVIIIe siècle et sont de loin les deux plus anciens Etats modernes. La France a par ailleurs toujours été une alliée militaire des Etats-Unis", rappelle le journal.

C’est la rivalité et non l’antipathie qui est le moteur des relations entre les deux pays, analyse Newsweek. "En effet, aujourd’hui, la France et les Etats-Unis sont les deux seuls pays au monde qui partagent une ambition internationale. Ce sont deux nations prosélytes, convaincues de leur supériorité. L’Histoire est émaillée de tensions entre les Etats-Unis et la France qui n’ont jamais dépassé la simple rhétorique." L’avènement du capitalisme triomphant, le maccarthysme ou la stratégie de "la France d’abord" du général de Gaulle se retirant de l’OTAN dans les années 60 ont été pour la France comme pour les Etats-Unis l’occasion de tester leurs liens. "L’Amérique est devenue folle", écrivait Jean-Paul Sartre en décembre 1952, à l’apogée de la chasse aux sorcières due au maccarthysme. Le philosophe considérait que l’influence américaine sur les valeurs françaises était une menace au moins aussi grande que l’influence soviétique. De son côté, le journal Le Monde affirmait en 1950 : "Le Coca-Cola est un danger pour la culture européenne."

Le sourire de Sartre

"La France a peur de l’influence américaine mais les Français ne nourrissent pas vraiment de sentiments antiaméricains, aujourd’hui beaucoup d’entre eux sont avant tout anti-Bush", précise l'hebdomadaire. Tous les sondages publiés sur ce sujet depuis 1951 le montrent : l’antiaméricanisme est limité à des cercles d'initiés. En revanche, le sentiment antifrançais, largement répandu aux Etats-Unis, vient d’une méconnaissance de l’histoire des deux pays. Les Américains pensent que la France n’aurait jamais dû accéder au Conseil de sécurité de l’ONU et qu’elle est avant tout une nation proarabe et antijuive.

"La France est une puissance régionale et peu importe que des intellectuels français tels qu’Emmanuel Todd prévoient le déclin de l’empire américain et son écroulement : leur influence ne dépasse pas les cercles parisianistes", constate Newsweek. Les Etats-Unis, eux, sont une puissance mondiale "qui ne peut cependant ni faire la paix ni la garder sans l’aide internationale", insiste le magazine.

Les deux nations veulent vendre leur modèle de société : les Etats-Unis, leur conception de la démocratie et de la liberté ; la France, sa civilisation. "L’exception culturelle à laquelle l'Hexagone s’accroche est le seul moyen qu’elle a trouvé pour protéger son patrimoine, devenant ainsi la 'bienfaitrice de l’humanité tout entière', pense-t-elle. Ce patrimoine, qui englobe la langue, l’art, la littérature, la mode et le design, a été assiégé par la modernité anglo-saxonne. Celle-ci passe par la généralisation de l’anglais, le développement de l’urbanisme à grande échelle, le cinéma. Tout cela, c’est l’Amérique. Les observateurs français qui regardent vers le futur y voient cette Amérique et ils n’aiment pas ce qu’ils y voient."

"Malgré tout, la France reste un des alliés principaux des Etats-Unis, les leaders américains ne devraient pas l’oublier", avertit Newsweek. Quand les Américains poursuivent leur vendetta contre la France, le monde entier observe. Et aux yeux du monde entier ce n’est pas la France, mais l’Amérique, qui devient folle. "Sartre doit en sourire dans sa tombe", conclut le magazine.

AC

 

Catalogue des idées reçues sur les Français et le travail


Grom: la pratique est maintenant usuelle, on scande une idée simpliste mais logique sans rapport avec la réalité des faits. C'est vraiment prendre les français pour des idiots en partant du principe qu'ils n'ont pas le temps et les compétences nécessaires pour comprendre le fond du sujet. D'après moi, c'est tromper la confiance des français. Les politiques et notamment ceux aux responsabilités ont les moyens d'avoir une information analysée, claire, approfondie et pertinente mais ils communiquent aux français par des demi-mensonges sans jamais expliquer le fond du problème. Et ils ont le toupet de s'étonner du désintérêt des français pour les politiques...


Cela me rappelle un peu les syllogismes de socrate:
Tout ce qui est rare est cher
Un cheval bon marché est rare
Donc un cheval bon marché est cher!...


http://www.liberation.fr/page.php?Article=146099

Le gouvernement reprend l'argumentaire libéral sur leur supposée paresse.

«Nous sommes dans une société de pétanqueurs.» A sa manière, le député UMP Jacques Barrot relayait en mai 2003 le mot d'ordre du gouvernement et l'antienne du Medef : le Français, trop assisté, serait devenu paresseux. Catalogue des idées reçues, et rabâchées, sur les Français et le turbin (cahier Emploi du 22 septembre).

Les chômeurs français sont des assistés
«On ne peut indemniser le chômage indéfiniment.»
François Fillon, ministre des Affaires sociales

Pour le gouvernement, la France serait le paradis artificiel des chômeurs. L'allocation chômage est comprise entre 57,5 % et 75 % (pour les plus basses rémunérations) du salaire brut journalier, taux supérieur à la moyenne européenne. Mais il est inférieur à celui du Danemark (90 %), du Luxembourg (80 ou 85 % avec enfant) ou de la Suède (80 %). En Allemagne, ce taux oscille entre 60 % (sans enfant) et 67 %. Au Pays-Bas, il est de 70 %. Quant à la durée d'indemnisation, elle varie en France, avec l'âge et le nombre d'années travaillées, de 7 à 42 mois. Au Danemark, cette durée est de 48 mois pour tous. En Belgique, elle est illimitée.

Pour les libéraux français, ce mieux-disant social expliquerait en partie le chômage de masse hexagonal. Et de brandir en exemple le cas britannique, où la faible couverture sociale des chômeurs expliquerait un taux de chômage relativement bas : 5,1 %. Cette relation mécanique est sujette à caution. «Une autre théorie économique, celle du job search, postule au contraire que l'adéquation entre un demandeur d'emploi et un poste prend du temps, explique Yves Chassard, économiste et consultant au cabinet Bernard Brunhes. Si on coupe trop tôt les indemnités, l'adéquation ne se fait pas, ou mal.» Avec une indemnité chômage trop faible, le chômeur consacre plus de temps à sa survie qu'à sa recherche d'emploi. «Un RMiste touche environ 230 euros par mois et les bénéficiaires de l'assurance chômage 600 euros, s'insurge François Desanti, délégué CGT chômeur. Or, l'achat de journaux de petites annonces, les timbres, l'Internet ou le Minitel, les transports en commun reviennent à eux seuls à environ 230 euros par mois. Si bien que l'arbitrage d'un RMIste se réduit souvent à l'alternative : "Je remplis le frigo ou je cherche du boulot.

Les Français travaillent peu
«Après des années de propagande fallacieuse sur les loisirs, vous avez sifflé la fin de la récréation.»
Ernest-Antoine Seillière à Jean-Pierre Raffarin

L'idée selon laquelle les Français travaillent moins que tous les autres Européens est fausse. Certes, la durée de travail hebdomadaire moyenne française (pour les emplois à temps complet) est la plus faible de l'Union européenne : 38,9 heures. En comparaison, un Britannique enchaîne près de 44 heures en moyenne par semaine (1). Mais ce classement est bouleversé quand on étudie, sur une année, le temps effectif de travail en Europe : les jours chômés et les emplois à temps partiel sont alors comptabilisés. Avec 1 545 heures travaillées, la France se place au-dessus des Pays-Bas (1 340), du Danemark (1 499), de la Suède (1 342) et même de l'Allemagne (1 444).

Selon l'Insee, seuls 10 % des Français déclarent travailler réellement 35 heures par semaine. Alors qu'un salarié fait en moyenne des semaines de 38 h 55, les non-salariés, eux, travaillent 54 h 15. Les agriculteurs alignent les semaines les plus lourdes (57 h 55), suivis des indépendants (53 h 40) et des cadres (44 h 30). Un Français sur dix (11,7 %) déclare faire des heures sup : sept en moyenne par semaine.


«Dire que les Français ne veulent plus travailler est une remarque idéologique qui ne se fonde sur aucune étude, commente Pierre Boisard, chercheur au Centre d'étude pour l'emploi. Il s'agit plutôt pour le gouvernement d'un angle d'attaque pour régler leur compte aux 35 heures.» Mais là encore, aucune étude ne vient appuyer l'idée selon laquelle la réduction du temps de travail aurait donné aux Français le goût de l'oisiveté. D'après un rapport du Conseil économique et social (CES) sur la «place du travail dans la société française» remis à Raffarin en juillet : «Il ne semble pas que la part relativement moins forte du travail dans la vie des personnes ait constitué une source de démotivation.»

Les Français sont paresseux
«En ces périodes difficiles, il faut se retrousser les manches plutôt que de se serrer la ceinture.»
Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement

Les Français travaillent moins longtemps, donc ils s'impliquent moins dans leur travail. L'idée est simpliste. «Au contraire, explique le sociologue Jean-Louis Boulin, spécialiste de la réduction du temps de travail. Les entreprises savent bien que les salariés sont plus productifs sur un temps plus court, c'est en partie pourquoi elles recourent si souvent au temps partiel.» En effet, si les Français travaillent moins, ils travaillent plus efficacement. La productivité horaire française (ce qu'un actif produit en une heure) sur l'année 2002 est même équivalente à celle des Etats-Unis (qui restent les champions mondiaux de la productivité par tête sur une année : le temps de travail y est plus long et les congés moins nombreux). Selon les statistiques de l'OCDE, en référence à la base 100 des Etats-Unis, la productivité horaire française est de 103, derrière la Norvège (131), mais devant l'Allemagne (101), le Royaume-Uni (79) ou le Japon (72).

(1) Etude d'Eurostat parue en 2002.

 

Travail: 35h en France, le jeu des 7 erreurs ou des demi-bobards


Grom: Gouvernement menteur ? Les difficultés actuelles du gouvernement nécessitaient un peu de fumée comme cache-misère, en attaquant les 35h, on parle moins du reste. Belle mentalité.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=147609

1 / Ça n'a pas créé d'emplois

Les lois Aubry n'ont certes pas apporté les 600 000 à 800 000 postes que le Parti socialiste promettait pendant la campagne électorale de 1997. Mais des études précises ont jalonné la montée en puissance des 35 heures. En 2001, un rapport du commissariat général du Plan, sous la direction d'Henri Rouilleau, a estimé que la RTT a créé 200 000 emplois en 1999 et 2000. Fin 2001, l'Insee dénombrait 300 000 créations. Ensuite, le mouvement s'est ralenti, puisque les entreprises de moins de 20 salariés ont été, de fait, dispensées des 35 heures. Mais, selon la Dares (ministère de l'Emploi), 50 000 emplois «35 heures» ont encore vu le jour au cours des premiers mois de l'année 2002. Un ordre de grandeur confirmé par Jean-Louis Dayan (2), professeur d'économie à Paris I. Soit le sixième des 2 millions de postes créés entre 1997 et 2002. C'est justement l'argument sur lequel s'appuie Michel Didier, directeur de l'institut Rexecode, pour dénier aux 35 heures tout effet positif sur l'emploi. «Impossible de démêler les emplois selon qu'ils sont dus à la croissance ou à la RTT, explique l'économiste. A court terme, les mesures contraignantes de la loi Aubry ont certes pu susciter des emplois. Mais on peine à constater 100 000 emplois nouveaux dans les statistiques. Cela s'est fait au prix d'une forte perturbation du système productif français. En 2000, on a constaté des pertes de production qui ont fait reculé la croissance de 0,5 %. A terme, des pertes de production entraîneront des destructions d'emplois.» Un argumentaire qui n'est, pour l'instant, pas étayé par les études existantes.

(1) RTT, les enseignements de l'observation. Juin 2001. Documentation française.

(2) Les 35 heures des ambitions aux réalités. Jean-Louis Dayan. La Découverte

2 / Ça coûte cher à l'Etat

Selon Alain Lambert, ministre délégué au Budget, les 35 heures coûtent 15 milliards d'euros au budget de l'Etat. Un chiffre très contestable. Cette année, seule la moitié des 16 milliards d'euros de baisses de cotisations sociales remboursées aux entreprises est imputable aux 35 heures, le reste provenant de mesures décidées par les gouvernements Balladur et Juppé. En outre, hors les hôpitaux, aucune embauche n'a été consentie dans la fonction publique. Selon la Cour des comptes, le coût de la RTT en milieu hospitalier est de 900 millions d'euros par an. Au total, le coût maximum est donc de 8,4 millions d'euros. Mais les embauches consécutives aux 35 heures ont généré des recettes, puisqu'un chômeur qui retrouve du travail paye des cotisations et des impôts : selon l'OFCE, 350 000 emplois nouveaux font entrer chaque année 3,5 milliards d'euros dans les caisses de la Sécurité sociale, 3 milliards dans celles de l'Etat et 1,3 dans celles de l'Unedic. Certains estiment même que la flexibilité introduite dans la RTT permet actuellement aux entreprises de résister à la mauvaise conjoncture, en retardant les licenciements, allégeant de fait les comptes de l'assurance chômage. Résultat : le coût réel des 35 heures pour l'Etat serait plus proche, selon l'OFCE, de 2 milliards d'euros.

Si ces aides n'avaient pas été conditionnées à la RTT, elles auraient «produit» deux fois moins d'emplois. Elles auraient donc coûté environ 4 milliards d'euros à l'Etat. De plus, le gouvernement Raffarin a ajouté une aide aux entreprises pour les aider à suivre l'augmentation du Smic. Elle s'élevait à 1,5 milliard en 2003, et devrait culminer à 7 milliards en 2007. Les aides Fillon auront alors largement dépassé les aides Aubry. Avec quel résultat pour l'emploi ?

3 / Ça empêche de travailler plus et de gagner plus

Les deux lois Aubry de 1998 et janvier 2000 sur la réduction du temps de travail (RTT) limitaient à 130 heures par an le contingent d'heures supplémentaires autorisées. Mais ce plafond a été relevé à 180 heures par un décret de François Fillon à l'automne 2002. Les entreprises peuvent donc en réalité, dans le cadre d'accords négociés, faire travailler leurs salariés 39 heures par semaine moyennant des compensations financières modérées (+10%). Elles peuvent aussi, moyennant indemnisation (+25%, puis +50 %) et repos compensateur, monter jusqu'à 44 heures pendant 12 semaines consécutives, avec un maximum de 48 heures pour une semaine isolée. En moyenne, le temps de travail effectif est passé de 38,8 heures hebdomadaires début 1998 à 35,6 heures en 2003.

Côté rémunération, la mise en place de la RTT en 2000 a induit une quasi-stagnation du pouvoir d'achat du salaire moyen de base (SMB). Cela a été de courte durée : le SMB a retrouvé une progression soutenue en 2001 et 2002 avant de fléchir à nouveau en 2003 pour des raisons cette fois conjoncturelles. Pour les bas salaires, l'harmonisation des Smic décidée en juillet 2002 entraînera une hausse mécanique de 11,4 % d'ici à 2007, s'ajoutant aux revalorisations légales. Au 1er juillet dernier, le Smic horaire a ainsi augmenté de +5,27 %, la plus forte hausse de ces dernières années.

4 / Ça dévalorise le travail

Aucune étude ne vient étayer cette antienne du gouvernement. Certes, des DRH rapportent que, depuis la réforme Aubry, leurs salariés n'ont jamais tant compté leurs heures et leurs récup'. Des recruteurs affirment que de jeunes ingénieurs choisissent leurs futures entreprises en fonction des RTT proposées... Mais rien n'indique qu'ils en aimeront moins leur travail. Au contraire. Inquiet face à ces Français inoculés par le virus de l'oisiveté, Jean-Pierre Raffarin avait commandé un rapport sur la «place du travail dans la société française» au Conseil économique et social. Les conclusions, remises en juillet, ont dû le décevoir : «Il ne semble pas que la part relativement moins forte du travail dans la vie des personnes ait constitué une source de démotivation, assène le rapport. Le travail précaire, l'insécurité de l'emploi, l'absence de déroulement de carrière et de valorisation des qualifications représentent des facteurs beaucoup plus puissants de démotivation.» Surtout quand on sait que le risque objectif de perte d'emploi a augmenté d'environ 30 % entre 1980 et la fin des années 90.

5 / Ça ne profite qu'aux cadres

Toutes catégories professionnelles confondues, 60 % des personnes bénéficiant de la RTT sont satisfaites. Seules 13 % sont mécontentes (1). Parmi ces 13 %, il est vrai que les moins qualifiés sont plus nombreux (42 %) que les cadres (35 %). Mais c'est plutôt la nature de l'accord signé qui fait la différence. Quand celui-ci rime avec flexibilité, les ouvriers sont perdants. Quand il rime avec temps libre, ils en profitent. C'est le cas du textile où les 300 000 salariés du secteur sont aux 35 heures avec maintien du pouvoir d'achat. Ouvrière, Marie-Andrée, 44 ans, travaille 32 h 40 payées 39 depuis trois ans : «Le jeudi soir, explique-t-elle, notre semaine est finie : on sort moins fatiguées et les demandes d'arrêt de travail ont chuté. J'ai tous mes vendredis pour les courses et le ménage. Les week-ends, je les passe enfin en famille. Si on nous obligeait à travailler comme avant, ce serait la révolution dans l'usine.» Car, les études l'affirment, les 35 heures ont surtout profité aux femmes, travaillant à temps complet et ayant de jeunes enfants. Globalement, les cadres sont plus satisfaits que les ouvriers, et les femmes que les hommes....

(1) Etude de la Dares. Ministère de l'Emploi. 2001. Réalisée auprès de 1 600 personnes représentatives de toutes les catégories de salariés passées aux 35 heures.

6 / Ça a sabré la compétitivité

A en croire certains, la situation serait accablante : les 35 heures ont engendré une hausse du coût horaire du travail, une baisse de la marge brute, et même une progression moindre de la productivité par personne. Mais, pour autant, nul n'a parlé d'une baisse de la productivité qui nuirait à la compétitivité des entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères. Au contraire, les 35 heures ont engendré une augmentation de la productivité horaire car les accords de réduction du temps de travail ont souvent introduit une flexibilité plus grande ou une annualisation des horaires. Selon une étude de la Dares (1), avec les 35 heures, la productivité horaire a ainsi crû de 4 %. Quant aux coûts salariaux, ils n'ont pas augmenté car, selon Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques, «les entreprises ont été aidées par l'Etat et ont réduit en moyenne de 2 heures le temps de travail et non de quatre». Du coup, sur toute la période de mise en place de la RTT, la croissance française a été systématiquement plus élevée que celle de ses voisins - de 0,5 à 1 % de PIB. Et le solde commercial toujours positif.

(1) Département statistiques du ministère de l'Emploi. 2002.

7 / Ça place la France à contre-courant

La France est le seul pays qui ait utilisé la loi pour tenter d'imposer les 35 heures à tous. «Mais, à l'échelle européenne, l'évolution est à la réduction du nombre d'heures travaillées annuellement, note Jean-Louis Guérin, économiste au cabinet de conjoncture économique Rexecode. Dans tous les pays de l'OCDE, le temps partiel se développe, parfois soutenu par les gouvernements.»

L'Allemagne, par exemple, a développé un système d'incitation fiscale pour encourager le temps partiel. Cela y constitue une autre voie vers la flexibilisation du marché de l'emploi qui vise essentiellement les femmes, écartées du marché du travail par un système de garde d'enfants inexistant. Au Pays-Bas, le temps partiel a été fortement développé depuis les années 80, à l'issue de négociations avec les partenaires sociaux. En 2001, 33 % des Néerlandais ayant un emploi travaillaient à temps partiel. Contre 13,8 % en France et 17 % en Allemagne. Ainsi, si la durée de travail hebdomadaire moyenne française (pour les emplois à temps complet) est la plus faible de l'Union européenne (38,9 heures), la France se place en revanche au-dessus des Pays-Bas (1 340), du Danemark (1 499), de la Suède (1 342) et même de l'Allemagne (1 444) si on prend en compte, sur une année, le temps effectif de travail en Europe. Temps partiels compris.

lundi, septembre 29, 2003
 

Mon Irak, ta Tchétchénie, notre compréhension réciproque


Grom: dans les moments difficiles, la politique oublie souvent la morale, tant pis pour les tchetchènes et le droit international.

http://www.courrierinternational.com/Dessin/2003/09/29.asp


Rapprochement russo-américain
Bush : "Mais assez parlé de moi, Vladimir... Et toi, comment ça va ?"

29-09-2003
Mon Irak, ta Tchétchénie, notre compréhension réciproque

Les présidents russe et américain, qui se sont longuement entretenus le week-end dernier à Camp David, aux Etats-Unis, se sont compris. George Bush s'est montré conciliant sur la question de la Tchétchénie, se gardant bien de dénoncer la violence de la répression russe dans cette région ; sur l'Irak, le président russe a certes redit son souhait de voir un transfert rapide de la souveraineté aux Irakiens, mais en restant bien en deça des positions française et allemande sur le sujet, précisant que le transfert "est un processus très complexe […] qui doit se dérouler étape par étape".

Dessin de Kal (Etats-Unis)
paru dans The Baltimore Sun.

 

On rigole pas: Le whisky pourrait être une arme de destruction massive


Grom: s'ils nous sortent la même chose pour la bière ou le vin, on est mal...

http://fr.news.yahoo.com/030927/202/3f005.html

Une distillerie de whisky surveillée par le Pentagone

Extraits:
- "Une petite distillerie de whisky écossaise située sur l'île d'Islay était surveillée par le Pentagone qui a prétexté des similitudes entre le procédé de distillation et celui de la fabrication d'armes massives.

"Ils ont dit que nous étions sous surveillance car le procédé de distillation de quelque chose de tout à fait anodin comme du whisky est très proche de celui permettant de fabriquer des armes de destruction massive", a expliqué samedi Mark Reynier, directeur de la distillerie de Bruichladdich. "C'est vraiment la chose la plus amusante que nous nous ayons jamais entendue"."

- "Un porte-parole de cette agence, basée à Fort Belvoir en Virginie, a expliqué que leur intérêt s'était porté sur le site internet de cette petite distillerie car la différence entre la fabrication d'un bon whisky et la production d'armes chimiques "est juste une question de réglage"."


 

Plus de 34 millions d'Américains sous le seuil de pauvreté


Grom: 12% de la population sous le seuil de la pauvreté, vive le libéralisme économique !

http://fr.news.yahoo.com/030926/85/3ez1y.html

Extraits:
- "Près de 1,7 million d'Américains sont passés sous le seuil de pauvreté en 2002 et les revenus se sont inscrits à la baisse pour la deuxième année consécutive, révèle le Bureau de recensement (Census Bureau) des Etats-Unis."

- " Dans son rapport annuel, que l'opposition démocrate ne manquera pas de faire valoir lors de la campagne pour la présidentielle de 2004, l'organisme évalue à 34,6 millions, soit 12,1% de la population, le nombre de personnes qui se situaient sous ce seuil l'année dernière."

- "Pour l'année 2002, la limite avait été fixée à 18.244 dollars pour un couple ayant deux enfants, par exemple.

Le revenu moyen annuel s'est établi quant à lui à 42.409 dollars, en baisse de 1,1% par rapport à l'année précédente."

- "L'opposition démocrate a quant elle mis en cause la baisse de la fiscalité, à ses yeux responsable du marasme économique au même titre que le creusement des déficits budgétaires."


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